mardi 20 mars 2012

Misahuali est un village assez moderne, avec de nombreux hôtels, restaurants, agences de voyage…Nous avons passé notre première nuit sur la place en compagnie de singes capucins qui ont élu domicile au milieu des hommes. Ces singes sont maintenant très bien habitués aux voitures et aux touristes. J’en ai plusieurs qui sont venus s’asseoir sur mes genoux pour que je les épouille. Et lorsque je ne faisais pas mon travail correctement, un des capucins me pinçait doucement avec ses mâchoires mais sans y mettre les dents.

C’est aussi assez marrant de les voir s’amuser, voler des affaires aux touristes imprudents (comme le ballon de foot à des évangélistes), de sauter sur les toits en tôle pour faire du bruit ou encore d’épouiller des chiens du villages qui viennent volontiers à une séance de toilettage gratuite et plutôt efficace….



Le lendemain nous nous payons une sortie sur la journée en barque sur le rio Napo, un fleuve qui se jette quelques centaines de km plus loin dans l’Amazone. Au programme de la journée, visite d’un village de la communauté Shiripuno où nous achèterons quelques objets car ils vivent essentiellement des cultures et du tourisme.







Après quelques minutes de plus en barque, nous nous arrêtons au bord de la forêt et commençons notre ascension, un peu difficile car les sols sont détrempés et glissants, vers la forêt primaire de l’Amazonie. Le guide qui nous accompagne, Hugo, est très sympa et nous explique une quantité de choses. Nous ne nous rappellerons que de quelques plantes, de leur fonction mais pas de leur noms.
Ainsi, les indiens, dont certains vivent encore au milieu de cette forêt chaude et humide, utilisent encore des plantes cicatrisantes, hydratantes, d’autres plantes qui permettent de guérir le mal de tête ou encore des arbres et plantes vénéneux qui empoisonnent les poissons dans les rivières pour les pêcher ou qui donnent des hallucinations….Nous aurons même le « plaisir » de goûter à une feuille anesthésiante dont le goût est le même que celui qu’il y a dans les piqûres du dentiste.



Le "vénéno" pour pêcher



La terre qui sort du trou d'un lombric



La plante anesthésiante

Nous avons aussi goûté aux graines de cacao, qui sont recouvertes d’une pulpe très sucrée. Pour obtenir les graines et pouvoir les faire sécher il faut d’abord les sucer pour enlever cette pulpe. Chacune de ces graines sont donc sucées avant de vous permettre de manger du chocolat.


Nous avons aussi observé des plantes tout à fait réactives à notre contact,


Et nous nous sommes balancés comme tarzan à une vraie liane bien solide,


Nous avons vu peu d’oiseaux même si nous les entendions, car la forêt est très dense. Mais les insectes que nous avons pu voir étaient souvent très colorés ou tout noir, souvent plus gros que chez nous et très souvent assez dangereux comme la fourmi vénéneuse,


Les indiens se servent des termites comme répulsif naturel,



Les grenouilles peuvent être mortelles mais celle que l’on a pu voir était minuscule mais inoffensive car avec des points bleus et non rouges ou verts, OUF !



Les « mariposas » ou papillons sont nombreux mais difficiles à discerner. Ils peuvent avoir des couleurs magnifiques et sont de toutes tailles. Nous avons pu voir un gros papillon bleu et noir de la taille de la main de Philippe mais sans avoir eu le temps de le prendre en photo.









Suite à cette promenade de 3 heures en forêt, sous la chaleur et l’humidité, nous sommes allés dans un musée où les indiens du village on construit les pièges qu’ils utilisent encore pour chasser. Leur connaissance des plantes et leur ingéniosité sont très impressionnantes. Chaque piège à son type de proie.




Nous avons ensuite mangé un plat de riz sur des feuilles de bananiers et nous nous sommes entraînés à souffler dans une coquille d’escargot terrestre, c’est difficile mais nous y sommes arrivés tout les deux. Nous avons aussi tiré à la sarbacane, la vraie qui fait plus de 3 mètres de long et avons touché la cible plutôt correctement.


Certains se sont baignés mais pour notre part nous nous sommes contenté de regarder les autres se geler et se faire emporter par les courants.

Puis nous sommes allés visiter un centre de réadaptation pour les animaux locaux qui ont souvent été pris comme animaux de compagnie. Les être humains peuvent être vraiment stupides et prendre de petits tigrillons sauvages chez eux ou plusieurs capucins…





Durant toute la balade nous avons été suivie par une demoiselle oiseau qui a été élevée par des hommes et nous considère donc comme elle.

Certains de ces animaux recouvreront la liberté mais pour la plupart l’imprégnation auprès des hommes a été telle qu’ils sont condamnés à vivre en cage. Ainsi, les perroquets qui parlent ne peuvent retrouver la liberté car ils risqueraient d’apprendre leurs mots humains aux autres perroquets, ces derniers se feraient alors trop facilement chasser car ils seraient attirés par ces mêmes mots….
Nous sommes éreintés en rentrant au port. Mais Amélie, une des bénévoles qui travaille auprès de la communauté rencontrée le matin, nous propose de venir dormir sur le terrain de foot de cette communauté. Les enfants sont ravis car ils se sont fait un copain suisse qui dort là-bas.
Pour notre part nous craignons un peu l’accueil des indiens car nous ne sommes pas comme les autres touristes qui louent une chambre.

Nous mangeons tout de même avec les volontaires qui viennent passer quelques semaines ici et donnent un coup de main. Et dès le lendemain, nous nous réveillons à 7h car les enfants arrivent à l’école. Nous mettons les notre aussi au travail et je part aider les femmes du village à nettoyer et désherber. Pendant 3h j’arrache à la main des plantes que je ne connais pas et me fait dévorer par des moucherons minuscules mais qui donnent des boutons qui démangent plus que ceux des moustiques. Les femmes ne disent que rarement non et j’arrache donc une ortie géante à la main. La douleur est très intenses mais d’assez courte durée.
Je prends du plaisir à passer du temps avec ces femmes même si les échanges sont assez brefs. Elles rigolent de mes maladresses mais ne se montrent pas désobligeantes.
Nous leur donnons quelques vêtements pour enfants et adultes, quelques jouets qui font des heureux et autorisons tous les enfants à venir visiter Gourbi par groupe de 4 à la fois. Certains parviennent à rentrer plusieurs fois et posent beaucoup de questions.

 
Les enfants, ici, sont livrés à eux-mêmes très tôt et n’ont aucune disciplines. Ils sont assez durs les uns avec les autres mais savent aussi s’occuper des uns et des autres. Ils passent beaucoup de temps à s’ennuyer et prennent tout ce qu’ils trouvent comme jouet potentiel. C’est ainsi qu’avec beaucoup de patience et de diplomatie j’ai récupéré un très beau lézard qui se faisait lapider par plaisir. En leur expliquant que ce lézard était utile pour eux car il mangeait les moustiques, ils ont accepté de me le laisser.







Cette communauté est très pauvre, ils ont perdu une partie de leur culture même s’ils continuent à utiliser les instruments ou outils traditionnels mais n’ont pas pour autant les capacités financières de suivre la société équatorienne. Ils sont dans un entre deux et manquent de repères.
L’association dont Amélie s’occupe aide les villageois à entretenir leur village, à scolariser les enfants en leur permettant aussi d’aller au collège dans les villes voisines…Cette association fait du bon travail mais il manque encore du travail autour du respect des animaux, des règles de vie qui peuvent avoir une utilité…et de l’importance de l’école et de l’éducation. Le temps aidera sûrement mais le choc culturel est réel pour nous ainsi que pour Ilan qui voit ce que des enfants peuvent faire lorsqu’ils sont laissés trop seuls.

Après une nuit et une journée dans cette immersion brève mais intéressante, nous repartons dormir à Misahuali pour reprendre la route le lendemain.

Nous nous dirigeons vers Puyo, où la première journée se passera sous des trombes d’eau. Du coup, c’est rangement et école au programme. Mais nous prévoyons d’aller dans un refuge de singe dès que le temps sera plus clément. Nous comprenons vraiment ce que signifient zone tropicale et saison des pluies !

Le refuge des singes n’est pas très vieux et beaucoup d’aménagement sont en cours mais le climat y est génial. Dès notre arrivée, un singe laineux qui se prénomme, Muriel, vient se lover dans mes bras et quelques minutes plus tard c’est un capucin blanc qui se couche sur mes genoux pour que je l’épouille pendant plus d’une heure.


Plusieurs des résidents s’amusent à grimper sur Gourbi et font les curieux. Les fenêtres sont vites fermées et les enfants sont aux anges. Mais l’école est un peu difficile dans ces conditions.



Nous resterons deux jours et demi ici, sans aucun confort, avec beaucoup de touristes qui passent mais quel plaisir de pouvoir vivre au milieu des singes et de donner un coup de main aux volontaires qui travaillent ici quelques mois.

Nous participerons à l’aménagement des sentiers et plusieurs fois à la préparation des fruits et à leurs distributions. Et ce n’est pas de tout repos quand vous vous promenez avec une bassine pleine de fruits et des singes en liberté qui vous sautent dessus pour vous en piquer. J’aurais même droit à plusieurs pipis sur mon dos, sur mon bras et sur ma tête. Ainsi qu’à des insectes décortiqués sur mes bras, à des fruits recrachés sur moi…Autant vous dire qu’à la fin de la journée nous sommes dégueulasses mais heureux.

Les enfants aideront aussi à la découpe des fruits et ils ont pu amener à manger à deux singes laineux qui sont à part car malades. L’un des deux à 6 ans mais est handicapé et recherche éperdument l’affection des hommes alors que c’est à cause d’eux qu’il est aujourd’hui dans cet état.








Les enfants et Philippe auront aussi leurs petits moments de bonheur avec des singes qui sont venus dans leur bras ou sur leur tête…

Mais « chapeau bas » à tous ces volontaires qui viennent travailler car il y a beaucoup de boulot. Tous les singes accueillis ici ont été maltraités par les hommes, utilisés comme « jouets » ou vendus par des trafiquants. Et cela donne une bonne leçon d’humilité quand on voit avec quelle affection certains de ces animaux viennent vous voir, vous tendre la main, comment ils viennent se lover dans vos bras sans agressivité.

Mais il ne faut pas non plus oublier que certains de ces singes restent en cage car trop abîmés par les hommes.

En tout cela fait maintenant une semaine que nous vivons vraiment ce pourquoi nous voulions voyager. Nous avons la chance de vivre des expériences enrichissantes même si parfois un peu difficiles. Nous nous sentons un peu utile et nos enfants découvrent d’autres manières de travailler et d’aider les autres.




Singe arraignée,



Charango ou singe laineux,



Capucino blanco ou capucin blanc,



Aradial ou singes écureuils,

 


Arraignée ou tarantule,



Chiticos,



Divers insectes,










1 commentaire:

Chamaco a dit…

Salut les amis,

Apparemment, si votre blog est à jour, vous êtes actuellement à La Paz.

Nous sommes entre la Paz et Copacabana, au bord du lac.

Si vous êtes dans le coin, ca nous fera plaisir de vous revoir.

Nous voyageons avec Kevin, que vous connaissez.

Bises à tous les 4